« Le bénévolat est un excellent moyen pour ancrer le projet sur le territoire »

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L’Esiam, l’entreprise à but d’emploi (EBE) installée à Mauléon (Deux-Sèvres), compte aujourd’hui 40 salariés et plusieurs bénévoles. Si leurs profils et leurs motivations diffèrent, ces bénévoles ont une envie commune : faire avancer le projet Territoires zéro chômeur de longue durée.

« N’ayant pas eu d’engagement associatif personnel, ni eu à faire à des bénévoles au cours de ma carrière, je connaissais mal le bénévolat avant d’arriver sur le projet. Alors j’ai fait confiance à ceux qui m’ont dit que cela serait très utile », confie Thierry Pain, directeur de l’Esiam, EBE ouverte en janvier dernier à Mauléon. Aujourd’hui, 40 personnes sont salariées de l’entreprise et plusieurs bénévoles sont engagés dans l’EBE. « Le bénévolat permet d’impliquer les habitants dans le projet, faire participer la population locale est un excellent moyen pour ancrer la démarche sur le territoire », ajoute Thierry. « De par mon parcours professionnel et associatif, j’ai une connaissance assez forte du territoire, je peux donc apporter un éclairage sur les travaux utiles possibles et je suis en mesure de faire comprendre et accepter le projet », confirme Gaston Auvinet, administrateur bénévole de l’EBE.  D’abord venu chercher un emploi auprès de l’Esiam, Claude Graveleau n’entrait pas dans les critères de sélection, « j’ai été séduit par l’envie de travailler des salariés, j’ai envie de les aider à avancer », explique-t-il, ajoutant qu’il a « été adopté très facilement par l’équipe ». Ancien salarié de l’ébénisterie qui a cédé l’atelier et les machines à l’EBE, il vient deux matinées par semaine pour étudier les procédés d’usinage des projets bois portés par l’Esiam. « Claude est une aide précieuse, grâce à sa connaissance des machines, il sait comment faire pour que des néophytes les utilisent sans danger et il introduit du professionnalisme dans le ‘bricolage’ que l’on est capable de faire », ajoute Thierry Pain.

Un regard extérieur et une posture différente

En plus de leur expertise, les bénévoles apportent à l’EBE « un regard extérieur et une posture différente, car ils sont impliqués sans être concernés de la même façon que les salariés », poursuit le directeur de l’Esiam, « les salariés les abordent différemment ». Michel Rondeau, ancien responsable de production dans le secteur du bois, épaule ainsi Magali Anger, la salariée chargée d’encadrer l’activité bois. « Je suis là deux matinées par semaine, pour éviter d’être en permanence sur son dos et pouvoir constater comment elle travaille quand elle est seule », explique-t-il. « Ici, j’aime le respect que l’on a envers les gens et le plaisir que les salariés ont à travailler. Avec de l’accompagnement, on peut faire des choses extraordinaires ! », ajoute Michel. Après une expérience difficile dans l’entreprise qu’il a quittée en début d’année, Michel vit cet engagement bénévole comme « un moyen de rebondir et de garder un équilibre personnel en restant actif ». De la même façon, les administrateurs de l’EBE sont là pour échanger avec Thierry sur les activités de l’entreprise et les achats et investissements nécessaires. « C’est très important que le directeur ait une équipe autour de lui pour l’accompagner et l’épauler, qu’il puisse débattre avec elle des questions qui se posent », note Gaston Auvinet.

Christophe, salarié passé par la case bénévolat

Embauché depuis le 1er septembre, Christophe Boutin a passé trois mois comme bénévole au sein de l’Esiam. « J’ai entendu parler du projet via mon engagement au sein du centre socio-culturel de Mauléon, les valeurs et la perspective de construire collectivement quelque chose de nouveau m’ont attiré », explique-t-il, il s’est occupé de la maintenance des machines et de l’électricité de l’atelier bois. Ces deux matinées par semaine pendant plusieurs mois ont « confirmé que l’Esiam correspondait bien à ce qu[’il] cherchai[t] ». Selon lui, cela va aussi faciliter son intégration dans l’équipe, « je connais le lieu et j’ai vu travailler l’équipe au sein de l’atelier bois ». Pour le reste, il mise beaucoup sur la communication, « fondamentale pour savoir faire naître les idées au sein d’un collectif ». « Il faut arriver à construire quelque chose de différent parce que les gens viennent d’un système qui les a cassés, or c’est difficile de ne pas reproduire le système que l’on connaît et qui est jusqu’à présent notre seul modèle », analyse-t-il, bien conscient des enjeux du projet.

Pourquoi pas vous ?

Sur les territoires engagés dans l’expérimentation, sur ceux qui sont volontaires pour entrer dans une 2e phase, au sein de l’équipe nationale… Les besoins sont multiples en matière de bénévolat. Si dans bien des cas, comme à Mauléon, les adéquations se font par bouche à oreille au niveau local, il n’est pas toujours évident de trouver chaussure à son pied, que l’on soit bénévole ou en recherche de bénévoles. C’est la raison pour laquelle des annonces vont très rapidement être mises en ligne sur le site de l’expérimentation et qu’il est d’ores et déjà possible pour les volontaires de faire connaître ses envies, compétences et disponibilités en suivant ce lien.

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