La Fabrique, entreprise façonnée par ses salariés

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Peinture, plomberie, électricité, plâtrerie… Les premiers travaux utiles réalisés par les salariés de La Fabrique dans le Pays de Colombey et du Sud Toulois (Meurthe-et-Moselle), ont visé à remettre en état et à adapter les locaux de l’EBE (entreprise à but d’emploi) ouverte en janvier dernier.

« J’ai apporté un carton de bleus de travail et tout le monde en a enfilé un pour se mettre à l’ouvrage », explique Philippe Terrillon, salarié de La Fabrique.
Fraîchement embauchés, les salariés de l’EBE du Pays de Colombey et du Sud Toulois (Meurthe-et-Moselle) ont ainsi œuvré pour réhabiliter le vaste hangar qui accueille l’entreprise. Ouverte en janvier, la Fabrique compte aujourd’hui 18 personnes. « Peinture, plomberie, électricité, plâtrerie… On a tout fait », poursuit Philippe, pour qui « cela permet de s’approprier le projet ». « Il y a une vraie volonté de polyvalence et de vie communautaire, on a tous beaucoup souffert de l’isolement social et le collectif est quelque chose qui nous porte », ajoute Geneviève Moreau, salariée.
Une fois les locaux aménagés, les salariés ont pu se lancer dans d’autres activités.

Parallèlement aux travaux forestiers, au maraîchage et à la gestion du parc matériel de la communauté de communes, une ressourcerie est en cours de mise en place dans les locaux de l’EBE. Un projet porté par Philippe Terrillon et Linda Luzi en amont de leur recrutement au sein de La Fabrique.

Le déjeuner, « un moment où l’on rassemble le groupe ».

Les salariés de l’EBE ont également aménagé une cuisine dans leurs locaux. Sur ce territoire rural et étendu, il est impossible de rentrer déjeuner chez soi. Cela tombe bien, le repas du midi est « un moment où l’on rassemble le groupe, on sent l’ambiance générale et on partage les infos », détaille Philippe. « Il n’y a pas de règles, pas d’horaires, chacun apporte sa gamelle et parfois quelqu’un propose de faire un plat pour tous », poursuit-il.

Mais la vie en collectivité n’est pas toujours facile et « la souplesse qu’on pouvait se permettre au départ, à 9, est plus compliquée à 18 », confie Guirec Kerambrun, directeur de l’EBE. Avec la montée en charge de La Fabrique, se pose la question du management et de l’organisation.

Les salariés réfléchissent, font des essais et tentent d’inventer des solutions pour façonner petit à petit leur entreprise. « C’est aberrant de partir de la personne pour la ramener vers l’emploi, si, une fois dans l’entreprise, on n’adopte plus cette logique », remarque Guirec. « Quand on met les gens en position de se réaliser et de faire ce qu’ils aiment, cela marche », note Geneviève Moreau, « la preuve, pas un de nous n’a été absent une seule journée depuis janvier ».

Tailleurs de bouleau cherchent boutures

Avant l’ouverture de La Fabrique, neuf chômeurs de longue durée investis dans Territoires zéro chômeur de longue durée ont créé une association pour mettre sur pied le projet. Chaque mardi, les Tailleurs de bouleau tenaient une permanence pour accueillir et répondre aux questions des personnes intéressées par la démarche. « Cela nous a permis de construire le projet ensemble, d’apprendre à se connaître et de reprendre des habitudes », explique Geneviève Moreau, aujourd’hui salariée de l’EBE, comme ses huit acolytes. « Nous sommes désormais moins libres pour faire ce travail, or il est très important pour les chômeurs de longue
durée et l’esprit du projet », ajoute Geneviève qui avance l’idée que des salariés de l’EBE puissent remplir cette tâche pour le compte de l’association. D’autant qu’à partir de mai, « nous allons reprendre les rencontres sur les différentes communes du territoire pour présenter le projet et mobiliser les gens », explique Aurélie Mathelin, cheffe de projet.

Photo : Copyright Jean-Michel Libion

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