Le mot du président – Mars 2023

AccueilEditoLe mot du président – Mars 2023

Chères amies, chers amis,

Ce sont désormais 51 territoires qui sont habilités en France dans plus d’un tiers des départements. Quel chemin parcouru depuis le vote de la loi autorisant l’extension de l’expérimentation fin 2020. Mais nous sommes encore très loin du compte et de l’exercice du droit à l’emploi pour toutes et tous !

Si plus d’une centaine de territoires se préparent à candidater d’ici juin 2024, il existe aussi des freins dans certains territoires. Je pense en particulier aux personnes qui se sont investies, qui attendent et qui se retrouvent parfois face à un blocage d’une Commune ou d’un Département en l’absence de consensus local. Ces situations sont exceptionnelles mais elles existent. Elles sont injustes et doivent nous mobiliser dans le dialogue, et le rapport de force positif, pour convaincre nos interlocuteurs. C’est toute l’exigence et parfois la difficulté du projet, faire avec toutes et tous. Dans le même temps, la coalition des acteurs nationaux pour le droit à l’emploi doit trouver sa déclinaison partout où c’est possible afin de construire les solutions avec les personnes et nos partenaires, là où TZCLD n’a pas encore trouvé son chemin pour se développer comme solution durable dans le territoire.

Mais quels sont les arguments de celles et ceux qui ne veulent pas soutenir le projet ? Au-delà de la question du coût qui ne prend pas en compte les économies mobilisées, il existe parfois d’autres arguments plus idéologiques. La force des préjugés sur les chômeur·ses dits “volontaires” ne cesse ainsi de croître à mesure que les phrases simplistes se propagent dans l’espace public. Il suffirait de relier les emplois non pourvus dans les métiers en tension et les personnes sans emploi pour résoudre le chômage. En vérité, il y a un emploi non pourvu pour dix personnes privées d’emploi. Il s’agirait aussi de pousser chacun·e à aller vers une trajectoire prédéfinie en multipliant les conditions d’accès. Ce serait la conditionnalité plutôt que l’exhaustivité. Nous avons résisté à tous les niveaux dans ce domaine, du local au global et il faut tenir bon. L’exhaustivité est notre boussole, ce n’est pas une variable d’ajustement, c’est le sens même de ce que nous sommes pour faire reculer la force des préjugés.

Laurent Grandguillaume
Président de Territoires zéro chômeur de longue durée