Paroles de...

Dorothée
Kennedy
Animer un groupe de travail n’était pas évident au départ pour moi, je suis de nature introvertie, je me dépasse tous les jours. C’est parfois compliqué mais c’est agréable et quand je rentre chez moi je suis fière.

Florent
Gueguen
Rassemblant plus de 800 adhérents qui accompagnent 900 000 personnes en précarité par an, la Fédération des acteurs de la solidarité combat l’exclusion et défend l’accès de tous aux droits fondamentaux et à la citoyenneté. Elle est donc particulièrement sensible à toute expérimentation réinventant les projets sociaux et économiques pour lutter contre le chômage de longue durée. Réseau d’insertion par l’activité économique, la Fédération a aussi pu constater à quel point il était nécessaire, et possible, de recréer des emplois de droit commun sur des territoires délaissés, pour sortir de la pauvreté. C’est pourquoi elle soutient Territoires zéro chômeur de longue durée.

Thierry
Pain
Les bénévoles apportent une expertise et un regard extérieur à l’entreprise. Le bénévolat permet aussi d’impliquer les habitants dans le projet, faire participer la population locale est un excellent moyen pour ancrer la démarche sur le territoire.

Laurence
Lamy
Ce projet est à la croisée des 3 domaines d’intervention de la Fondation Groupe EDF : l’inclusion en permettant à des personnes éloignées de l’emploi d’en retrouver un ; l’environnement puisque 43% des activités relèvent des métiers de la transition écologique et enfin l’éducation, car ce projet a également des effets positifs, par exemple sur la lutte contre le décrochage scolaire des enfants des bénéficiaires du projet.

Jean-Baptiste
de Foucauld
Le Pacte civique est particulièrement heureux d’accompagner le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » au sein de l’association TZCLD, aux côtés des autres membres fondateurs. Il y retrouve parfaitement les quatre valeurs de créativité, sobriété, justice et fraternité qu’il souhaite voir appliquer à tous les étages, en vue notamment de « faire de l’emploi de qualité pour tous, à temps choisi, une priorité nationale partagée ». Nous y voyons également notre souci, dans le domaine de l’emploi, de changer de regard, de méthode, et d’échelle, et de faire du plein emploi une « utopie réaliste ».

Marie-Laure
Brunet
Au démarrage, il n’y avait quasiment pas de jeunes parmi les demandeurs d’emploi volontaires pour entrer dans l’expérimentation. Depuis l’ouverture de l’entreprise à but d’emploi, nous en voyons arriver de plus en plus.

Marie-Aleth
Grard
Les personnes exclues avec qui ATD Quart Monde est engagé depuis 60 ans nous ont toujours exprimé avec force leur volonté de sortir du statut humiliant d’assisté : ne pas travailler, se sentir incapable et inutile, être considéré comme un poids par la société est une souffrance terrible. Or, sans un véritable droit à l’emploi, elles seront toujours les laissées pour compte d’un marché du travail de plus en plus sélectif. Le projet TZCLD, avec son ambition de mettre en œuvre ce droit pour tous, est une chance unique pour elles de sortir durablement de l’exclusion et d’accéder à la dignité de travailleur, cette dignité qui est au cœur de notre combat.

Jean-Philippe
Constantinou
Avec d’autres demandeurs d’emploi en attente de recrutement, nous avons participé à des permanences hebdomadaires organisées par l’équipe projet avant notre entrée dans l’EBE. Ce sont des moments informels très importants car ils permettent de sortir de l’isolement du chômage de longue durée. Nous avons également appris à faire des études de marché, afin de développer des activités nouvelles pour l’EBE. C’était extrêmement intéressant car cela nous a permis d’appréhender tous les aspects d’un projet que l’on mène à bien.

Viviane
Martins-Baltar

Laurent
Grandguillaume
Avec la création de l’association « Territoires zéro chômeur de longue durée », nous engageons une nouvelle étape de notre projet commun. Avec les associations « membres fondateurs », ATD Quart Monde, Emmaüs France, le Secours catholique, le Pacte civique, la Fédération des acteurs de la solidarité ; avec les territoires expérimentaux et tous ceux qui veulent s’engager ; avec les experts qui veulent apporter leur expérience ; avec les citoyens bénévoles et tous ceux qui sont depuis bien trop longtemps frappés par le chômage de longue durée et doivent être au cœur du projet ; nous sommes unis pour réussir.

Geneviève
Moreau
Dans l’entreprise à but d’emploi, la personne est au centre et fait ce qu’elle aime faire. Nous sommes tous des salariés polyvalents, nous donnons un coup de main aux autres quand c’est nécessaire. Aller planter des oignons dans un champ, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé, mais je le fais plus volontiers qu’au sein de l’entreprise j’occupe un poste qui me plaît. La polyvalence est une valeur forte !

Patrick
Valentin
Il faut bien distinguer le travail et l’emploi. Une fois que l’on a fait cette distinction, on peut se poser la question de ce qui est utile sur le territoire. Tout travail peut devenir un emploi s’il est utile à la collectivité.

Pascal
Brice
La Fédération lutte pour garantir à tous l’accès aux droits fondamentaux. Pour y parvenir, elle mise sur l’innovation sociale, portée par des collectifs d’acteurs et de citoyens dont les personnes en précarité elles-mêmes. Elle pense capital que cette créativité de la société civile soit soutenue par l’Etat. Elle ne peut donc que soutenir fortement TZCLD qui promeut le droit à l’emploi comme moteur de la dignité de chacun et le travail collectif partant des personnes en précarité.

Denis
Prost
La mobilisation autour du projet se fait en permanence. Sur notre territoire, on a pris le parti de faire du porte-à-porte pour expliquer largement le projet et embarquer un maximum de gens. On a parfois l’impression qu’une fois que l’EBE est ouverte, tout se passe en son sein, mais c’est un projet de territoire, pas seulement une entreprise. Il faut cultiver le terreau.

Véronique
Fayet
Le Secours Catholique – Caritas France s’engage dans le projet Territoires zéro chômeur de longue durée parce qu’il répond à l’un des défis principaux de notre temps : comment ordonner l’économie au service de tous les hommes et les femmes qui composent nos sociétés, tout en prenant soin de la planète et du bien commun ? Nous pensons que pour vivre ensemble et dans la confiance notre société doit permettre à chacun de contribuer à la société et être protégé. Nous devons revivifier notre contrat social en permettant à chacun d’accéder à un travail décent, c’est-à-dire : choisi, au salaire suffisant pour vivre, relié à une protection sociale et garantissant un dialogue social.

Karim
Aouachria
Avec d’autres salariés de l’EBE, je participe aux entretiens des demandeurs d’emploi volontaires aux côtés de Pôle emploi. Nous, les salariés, sommes les mieux placés pour parler du projet : on était à la place de ces gens il y a peu de temps. Pour eux, c’est réconfortant et enrichissant de pouvoir nous poser des questions et, pour nous, c’est vraiment gratifiant.

Fanny
Mollet
L’Ardes est investie sur le territoire habilité de Colombelles, cette expérience est précieuse pour accompagner les nouveaux territoires, sans être à prendre comme un modèle à reproduire à l’identique. Ce niveau d’animation régionale répond à un réel besoin des territoires, notre proximité géographique nous permet d’être plus disponibles et on apporte une excellente connaissance du terrain.

Claire
Hédon
Ce projet permet de développer une nouvelle culture d’entreprise, plus humaine, plus solidaire, avec la volonté d’intégrer les plus exclus qu’il faut aller chercher. Ce sont eux qui détiennent les clés pour inventer un autre management. Il permet aussi de renforcer la cohésion d’un territoire quand il mobilise tous ses acteurs autour de l’objectif de ne laisser personne de côté.

Eric
Texier

Louis
Gallois
Au départ, on ne se pose pas la question de la solvabilité des emplois créés, cela ne veut pas dire qu’il faut s’en désintéresser totalement. La question de départ, c’est l’utilité du travail, pour le territoire et pour la personne qui l’accomplit. La solvabilité est une 2e question : au début, ces emplois ne sont pas solvables, mais ils peuvent le devenir et alors ils sortiront de l’EBE.

Annick
Berthier
Le mouvement Emmaüs lutte contre toutes formes de précarité grâce à l’accueil inconditionnel, la solidarité et le développement d’activités utiles pour le territoire. Nous retrouvons ces valeurs et ces orientations à travers le projet TZCLD, qui propose, grâce à un emploi durable, une solution supplémentaire contre l’exclusion, en complémentarité avec l’existant. Nous sommes par ailleurs convaincus chez Emmaüs que l’activité permet aux personnes de retrouver dignité et confiance et de s’autonomiser si elle est porteuse de sens.

Agnès
Thouvenot
La fabrique du consensus est certes un préalable au démarrage [du projet sur les territoires], mais c’est surtout un processus qui doit se faire tout le long de l’expérimentation. Ce n’est pas un état de fait, pas un résultat acquis. Il faut voir le consensus comme un processus, pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il y a des femmes et des hommes qui changent sur les territoires, et ceux qui étaient là au début ne sont pas toujours là ensuite, or il faut pouvoir accueillir cette parole nouvelle. Il y a aussi la question du temps, l’état des lieux n’est pas forcément le même au fil des années. Et enfin, il y a l’épreuve des faits, entre ce qu’on prévoit théoriquement avant de démarrer et ce qui se passe quand on lance l’entreprise.

Michel
Davy de Virville
Ce qui est passionnant dans ce projet, c’est qu’il permet, à la fois, à des personnes qui ont perdu espoir, de renouer un contact avec l’activité et de remettre en mouvement le territoire. Nous le voyons sur les premiers territoires engagés dans la démarche, ce qui se met en place peut devenir véritablement moteur en termes de création d’emplois, avec des gens qui sont parmi les plus éloignés du marché du travail.

Aurélie
Mathelin
Les activités créées au sein de l’entreprise à but d’emploi sont utiles pour les habitants et pour le territoire, c’est la définition des ‘travaux utiles’.

Boris
Surjon
Le fils d’un couple de salariés de l’EBE prenait systématiquement mes lunettes lorsqu’il me croisait ici avant d’aller à l’école. On s’est alors aperçu qu’il en avait besoin. Grâce à la complémentaire santé mise en place dans l’entreprise, cet enfant a enfin des lunettes. Ce sont des choses que l’on ne mesure pas dans la reprise d’emploi, au premier abord, mais cela change la vie des gens.

Guirec
Kerambrun
C’est aberrant de partir de la personne pour la ramener vers l’emploi, si, une fois dans l’entreprise, on n’adopte plus cette logique. Aujourd’hui, on a souvent l’impression que le problème, dans l’entreprise, c’est le salarié, alors que c’est la solution ! Dans ce projet, on inverse les choses !

Jacques
Lek
Sur notre territoire, c’est un « groupe projet » de sept personnes qui porte la démarche TZCLD. Nous nous réunissons tous les deux mois et nous avons mis en place un comité local. Nous sommes tous bénévoles, mais dès que l’on va commencer à rencontrer les PPDE, on va atteindre un peu les limites du bénévolat. Ce groupe, sous sa forme actuelle, a vocation à venir en soutien au chef de projet, dès lors que quelqu’un pourra être recruté. Le fait d’être bénévoles et pas représentants d’une structure nous confère une liberté de parole et d’action et facilite la réunion de tous les acteurs, mais cela présente l’inconvénient que tout repose sur nous.

Isabelle
Loss
L’équipe projet est la partie vivante opérationnelle du comité local. Elle est constituée de bénévoles et de salariés, qui se retrouvent tous les quinze jours avec la direction de l’EBE, pour anticiper les questions qui se posent et régler celles que l’on n’a pas vu venir. Une fois ces urgences réglées, le comité local se réunit toutes les cinq ou six semaines, avec des membres très engagés qui ont plaisir à travailler ensemble.

Laure
Descoubes
Avant l’ouverture de l’EBE, on passait notre temps à dire aux personnes privées d’emploi ‘c’est votre projet’. Si, une fois l’entreprise créée, elle ne leur appartient plus, ça n’a aucun sens. C’est pour cela qu’Actypôles a opté pour le statut de Scic [Société coopérative d’intérêt collectif]. Il y a aussi un but pédagogique à cela : impliquer ainsi les salariés permet de leur faire comprendre comment fonctionne une entreprise et de changer leur vision. Cela demande du temps et une certaine gymnastique parce qu’ils ont été habitués à avoir un patron qui décide.

Guillaume
Bonneau
Dans ce projet, on n’a pas toutes les réponses, ni toutes les solutions, mais il faut avancer quand même et faire des sauts dans l’inconnu. C’est la culture du projet, mais c’est loin d’être toujours simple. Heureusement il y a, dans l’EBE, des salariés qui ont bien compris l’esprit du projet et qui arrivent à convaincre les autres. Cette cohésion d’équipe est très importante pour affronter l’incertitude.

Nicolas
Devaux
En m’investissant dans les groupes de travail [qui ont été mis en place avant l’ouverture de l’EBE], j’ai rencontré des gens qui sont mes voisins, alors que j’habite dans ce quartier depuis plus de trente ans. C’est la preuve de l’isolement social profond qui peut exister quand on est au chômage.

Philippe
Terrillon
Peinture, plomberie, électricité, plâtrerie… On a tout fait [pour remettre en état le hangar qui héberge l’EBE]. J’ai apporté un carton de bleus de travail et tout le monde en a enfilé un pour se mettre à l’ouvrage. On a fait ces travaux avec du matériel rapporté de chez nous, cela montre bien l’implication de chacun. Aujourd’hui, les activités qui ont démarré en premier, comme le bûcheronnage, marchent bien, cela nous conforte dans l’idée que celles qui demandent plus d’investissement vont fonctionner aussi, la recyclerie par exemple.

Jean-Loup Obart et Diana Prud’homme
Nous avons suivi une formation de huit jours à Grenoble [Isère], pour apprendre les fondamentaux du diagnostic socio-technique [dans le cadre du programme Slime (Services locaux d’intervention pour la maîtrise de l’énergie) du Cler (réseau pour la transition écologique)]. Cela nous a permis d’apprendre à utiliser les appareils de mesure et à bien comprendre les factures, avis d’imposition, etc. Nous avons aussi fait des mises en situation et appris à installer des petits équipements : mousseurs, joints… Une fois le diagnostic effectué au domicile de la personne, nous pouvons poser des petits équipements et nous passons le relais aux partenaires pour les travaux de plus grande ampleur.

Nathalie
Pontroué

Michel
Rondeau
Je me suis investi en tant que bénévole avant d’entrer dans l’EBE. Cette mission de bénévolat a été un moyen de rebondir après une expérience professionnelle douloureuse et de garder un équilibre personnel en restant actif. Ici, j’aime le respect que l’on a envers les gens et le plaisir que les salariés ont à travailler. On voit évoluer les gens et reprendre goût à une activité.

Marie-France
Pellegrin
Quand on n’a pas de salaire, on survit. Toucher un salaire et avoir une fiche de paie, cela change la donne, cela me permet de rétablir la situation, de m’acheter des vêtements, de faire des courses et de lancer quelques travaux dans la maison. Mais avec un Smic, on ne va pas bien loin, l’aspect financier n’est donc pas l’unique source de motivation.

Jean-Paul
Ytournel
Le statut de Scic [société coopérative d’intérêt collectif, choisi par l’EBE de Thiers] donne une place plus valorisante aux salariés, on est davantage responsabilisés. On est au courant de tout ce qui se passe dans l’entreprise, c’est très transparent.

Laurent
Bouvet
Le projet TZCLD est totalement en phase avec les orientations du Coorace. En partenariat avec l’Ardes, nous accompagnons les territoires de la grappe Normandie de façon collective selon un programme de rencontres trimestrielles dont les thématiques sont calées sur celles de la méthodologie du projet. C’est complémentaire avec le parcours de formation car nous allons encore plus loin dans les cas pratiques.

Gwénaelle
Arzillier
Lors des formations obligatoires avant d’intégrer l’EBE, j’ai parfois eu l’impression que l’on perdait notre temps. Je ne voyais pas l’intérêt que tout le monde fasse une formation de sauveteur secouriste du travail (SST) ou de prévention des risques liés à l’activité physique (Prap). Mais en réalité, on a appris à s’adapter, à travailler en binôme pour dépasser le handicap par exemple. Cela a aussi permis de connaître les sensibilités de chacun.